Article de presse
Le leadership des femmes, clé de la croissance des entreprises
Au cours des dernières décennies, les femmes ont été largement exclues de la pleine participation économique dans tous les pays du monde, ce qui a eu un impact négatif sur le cheminement des nations vers la prospérité. Inversement, l'inégalité entre les sexes a eu un coût élevé. Le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 du PNUD estime que les pertes économiques annuelles totales dues à l'inégalité entre les sexes sur le marché du travail s'élèvent en moyenne à 95 milliards de dollars par an depuis 2010 en Afrique subsaharienne et pourraient avoir atteint 105 milliards de dollars, soit 6 % du PIB de la région, en 2014.
Investir dans les femmes est rentable puisque les femmes investissent 90 % de leurs revenus dans l'alimentation, la santé et l'éducation du ménage. Malgré cela, il existe des inégalités structurelles dans les systèmes financiers qui ont créé des obstacles à l'accès des femmes au financement, à la formation et à l'éducation, aux marchés, à l'emploi rémunéré et à la création de moyens de subsistance durables et prospères. En conséquence, le marché n'a pas su reconnaître la participation et le leadership des femmes dans l'impulsion de la transformation et l'AECF cherche à inverser les pratiques qui dévalorisent la contribution des femmes. Ce point a été souligné lors d'un webinaire que nous avons organisé à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 5 mars 2021.
Les femmes et les hommes du monde entier ont été mis au défi de "choisir de défier" pour marquer la Journée internationale de la femme de cette année. AECF a choisi de mettre en lumière les entreprises de son portefeuille qui "choisissent de défier" le statu quo en permettant aux femmes de briser les barrières tout en créant de la valeur pour l'entreprise.
Le webinaire, qui s'est concentré sur le leadership féminin et les solutions intelligentes en matière de genre, a attiré des participants de toute la région sub-saharienne et a donné l'occasion de partager les idées des femmes entrepreneurs et des entreprises qui améliorent la rentabilité grâce à des approches intelligentes en matière de genre dans le portefeuille de l'AECF.
En présentant le webinaire, Victoria Sabula, PDG de l'AECF, a reconnu les grandes avancées réalisées depuis la première Journée internationale de la femme en 1909 et a exhorté les participants à poursuivre la lutte en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes.
"Bien que nous ayons fait de grands progrès dans la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes, il reste d'énormes lacunes à combler. L'inégalité entre les sexes n'est une réalité que tant que nous l'acceptons", a-t-elle déclaré.
Les femmes entrepreneurs continuent d'être confrontées à des obstacles pour accéder au financement en raison de plusieurs facteurs, notamment les différences dans les droits fonciers dans la plupart des pays africains, l'inégalité d'accès aux ressources, aux compétences, à l'expérience, aux opportunités et aux réseaux d'affaires.
"Toutefois, l'attention étant portée sur l'intégration des femmes dans l'économie, il est devenu évident que ces obstacles doivent être éliminés si l'on veut en tirer profit.
"L'AECF partage cette vision globale de l'autonomisation des femmes et s'engage à soutenir les entreprises de manière à faire progresser durablement l'égalité des sexes. Notre engagement va au-delà des chiffres qui font la une des journaux et cherche à réorienter le processus d'investissement pour trouver, soutenir et développer des entreprises qui apportent des solutions innovantes pour accroître l'égalité des sexes dans les communautés rurales au niveau des ménages, des entreprises et des marchés, tout en créant de la valeur commerciale", a ajouté Mme Sabula.
Le webinaire comprenait une discussion approfondie sur les mythes qui entourent le leadership féminin et la participation des femmes dans les entreprises. Ethel Mupambwa, PDG de Moneymart Zimbabwe, a affirmé qu'il n'y a pas de sexe dans le leadership : "Il n'y a pas de style de leadership féminin ou masculin - il y a de bons et de mauvais leaders".
C'est ce qu'a affirmé Elizabeth Swai, PDG d'AKM Glitters, Tanzanie, qui a fait part de sa propre expérience de travail avec AECF. "AECF a cru en moi sans me juger sur mon apparence ou mon statut, mais en se basant sur les compatibilités et les forces d'AKM Glitters".
Un élément central de l'approche de l'AECF en matière de développement financier consiste à soutenir la participation et le leadership des femmes dans le développement d'une Afrique rurale prospère et entreprenante. Les entreprises bénéficient de nombreux avantages commerciaux légitimes lorsqu'elles s'engagent en faveur de l'émancipation économique des femmes. Jusqu'à présent, cependant, aucun effort réel n'a été fait pour montrer au secteur privé quels sont ces avantages. C'est pourquoi la deuxième table ronde a cherché à mettre en évidence ces avantages en analysant les arguments commerciaux en faveur de l'investissement dans la perspective du genre. Les participants ont partagé leurs expériences sur le rendement financier de l'intégration de solutions intelligentes en matière de genre - et les avantages qui en découlent grâce à l'augmentation de la rentabilité. Les intervenants de cette session - notamment Jordan Sinkende, responsable des finances et de l'administration chez Kazang Solar, Angel Mwage, responsable du développement commercial chez DSM Corridor, et McMillan Nankhonya, directeur général de Fincoop, Malawi - ont mis en évidence l'impératif financier de l'intégration de solutions intelligentes en matière de genre dans les entreprises. Partageant son expérience en tant que responsable des finances et de l'administration chez Kazang Solar, Jordan Sinkende a décrit comment les solutions intelligentes en matière d'égalité entre les hommes et les femmes permettent d'améliorer les résultats de l'entreprise.
"La participation des femmes améliore la rentabilité car elles ont tendance à générer plus de ventes que leurs homologues masculins". En outre, McMillan Nankhonya, directeur général de Fincoop, a partagé son point de vue selon lequel, contrairement aux mythes courants, "nous constatons que les clientes sont plus transparentes dans les affaires. Elles changent la donne, mettent en pratique ce qu'elles disent et obtiennent des résultats". Cela s'est traduit par une augmentation de la rentabilité de Fincoop grâce à des taux de défaillance plus faibles de la part des clientes.
Le webinaire s'inscrit dans le cadre de l'engagement plus large de l'AECF en faveur de l'inclusion financière et économique des femmes en Afrique, et a donné aux parties prenantes, au financement du développement et aux homologues de l'investissement l'occasion de célébrer les progrès incroyables réalisés en faveur de l'égalité des sexes en Afrique et de renouveler leur détermination commune à faire progresser la cause de l'autonomisation des femmes sur tout le continent.
L'AECF entend être à l'avant-garde de ce mouvement en soutenant l'engagement du secteur privé en faveur de l'égalité des sexes et de la création d'opportunités économiques pour les femmes grâce à son approche d'investissement axée sur l'égalité des sexes.