Article de presse
Message du très honorable Lord Paul Boateng à l'occasion du lancement de l'initiative pour l'émancipation économique des femmes
L'autonomisation économique des femmes est l'un des domaines d'investissement les plus prometteurs. Alors que l'Afrique cherche à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030, la pleine participation des femmes en tant que productrices, consommatrices, propriétaires d'entreprises et décideurs clés est une puissante force de changement.
Représentant plus de la moitié de la population en Afrique et offrant un réservoir diversifié de talents, les femmes contribuent directement et indirectement à la croissance et au développement économiques. La voie la plus directe est celle de la participation à la main-d'œuvre, qui stimule la production, les revenus et l'épargne au niveau des ménages, des communautés et des pays. L'ampleur de cette contribution dépend du nombre de femmes qui entrent dans la population active rémunérée, du nombre d'heures qu'elles travaillent et de leur productivité.
Une promenade dans n'importe quel village d'Afrique subsaharienne révèle rapidement que les femmes dominent les économies dynamiques et robustes des villages, en vendant des fruits et des légumes sur le marché, en confectionnant des vêtements à la porte des magasins, en vendant dans les magasins d'agroalimentaire ou en colportant des collations et de la nourriture au bord de la route. La plupart de ces petites et moyennes entreprises contribuent de manière décisive à la création d'emplois, malgré des revenus, des bénéfices et une productivité moindres. Malgré le rôle important joué par ces entités, elles sont toujours parmi les plus touchées en ce qui concerne l'accès au crédit et aux services de développement des entreprises, les femmes entrepreneurs étant les plus affectées en raison des inégalités structurelles qui limitent leur capacité à posséder des terres qu'elles peuvent utiliser comme garantie.
Par conséquent, cela limite la participation effective des femmes entrepreneurs sur le marché, ce qui entrave la croissance économique et la réduction de la pauvreté en Afrique.
S'appuyant sur sa riche expérience des dix dernières années, l'AECF reconnaît que l'autonomisation économique des femmes doit être soutenue par l'ouverture de l'accès au crédit et à la finance. Les femmes représentent un pourcentage disproportionné des pauvres en Afrique et pour lutter efficacement contre la pauvreté, nous ne pouvons pas ignorer le fait que les femmes portent également le fardeau de la pauvreté en termes de temps, de choix et d'opportunités. Dans ce contexte, l'AECF n'a pas seulement la possibilité d'influencer positivement l'égalité entre les hommes et les femmes, elle en a aussi la responsabilité. À l'avenir, nous adopterons une approche transformatrice de l'égalité des sexes dans tous nos travaux et nous prévoyons de générer des dividendes transformationnels.
La transformation que nous recherchons ne peut se produire que si nous faisons des efforts délibérés pour investir dans les femmes. C'est sur cette base que l'AECF lance l'Initiative pour l'autonomisation économique des femmes, avec un objectif de financement de 50 millions de dollars. Le programme vise à lutter contre la pauvreté rurale, l'insécurité alimentaire et l'inégalité entre les sexes en augmentant la proportion de femmes générant des revenus ainsi que le nombre et la qualité des emplois pour les femmes travaillant dans le secteur de l'agroalimentaire. Le programme est piloté en Éthiopie, en Sierra Leone, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire.
À l'AECF, nous reconnaissons que l'esprit d'entreprise et le travail décent sont les fondements de l'émancipation économique. Nous croyons également que notre succès est lié à des approches basées sur le marché qui égalisent les règles du jeu en créant délibérément un écosystème favorable pour que les femmes aient des chances égales de participer efficacement à l'économie. J'invite instamment les partenaires du développement et les investisseurs à se joindre à nous pour transformer les familles, les communautés, les marchés et les sociétés en reconnaissant les femmes comme des agents économiques égaux et puissants du changement.