Les énergies renouvelables au Zimbabwe

L'un des principaux objectifs du gouvernement du Zimbabwe est de développer une économie à revenu intermédiaire et de réduire de 33 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Le projet de politique en matière d'énergies renouvelables, qui vise à produire 1 000 MW d'ici à 2025, constitue une stratégie clé pour atteindre ces objectifs ambitieux. Tout cela représente un grand potentiel pour le secteur des énergies renouvelables au Zimbabwe.

L'accès à l'électricité au Zimbabwe est estimé à 40 %, et à 19 % dans les zones rurales. Selon le recensement de 2012, 68 % de la population vit dans les zones rurales et la principale source d'énergie est le bois de chauffage. Avec une capacité installée de 2 342 MW, dont 55 % d'énergie thermique et 45 % d'énergie hydraulique, le pays n'est pas en mesure d'utiliser sa capacité en raison de l'accès limité à l'eau et au carburant, ainsi que de la vétusté des équipements.

Le Zimbabwe utilise actuellement 1 471 MW et ne connaît pas de délestage car l'électricité est importée de la Zambie, de l'Afrique du Sud et du Mozambique voisins. La centrale hydroélectrique de Kariba et la centrale au charbon de Hwange (charbon) sont les principaux générateurs d'électricité, les producteurs indépendants d'électricité (IPP) contribuant à hauteur de 12 MW. Toutefois, il convient de noter qu'outre les devises étrangères utilisées pour les importations, la base industrielle du pays n'est plus au même niveau qu'auparavant, compte tenu de la récession économique de ces dernières années.

Les projets IPP autorisés ont une capacité de production combinée de 131 MW, dont 74 % proviennent de 3 projets de bagasse, 24 % de 8 mini-projets hydroélectriques et 2 % d'un projet solaire photovoltaïque, la biomasse représentant 0,50 MW. Les projets IPP autorisés, qui ne sont pas encore opérationnels, ont une capacité de production de 711 MW, dont 661 MW (17 projets solaires) et 50 MW (9 mini-projets hydroélectriques).

Dans le cadre de la réglementation allégée (moins de 100 kW), 433 mini-réseaux ont une capacité installée combinée de 733 kW. Il n'y a pas beaucoup de systèmes solaires sur les toits, mais des projets sont prévus.

Le potentiel des énergies renouvelables

Le gouvernement a l'intention de se lancer dans un projet à moyen ou long terme visant à produire 2 400 MW à partir du projet des gorges de Batoka, qui sera partagé à parts égales avec la Zambie. Bien que l'autorité chargée de l'électrification rurale ait électrifié les zones rurales, le rythme est limité par des ressources inadéquates, des zones non rentables et peu peuplées, ce qui rend le déploiement de la dorsale inviable dans certains cas. Entre-temps, les 19 % d'accès à l'électricité dans les zones rurales représentent une opportunité considérable pour les solutions renouvelables distribuées, qu'il s'agisse de mini-centrales hydroélectriques, d'énergie solaire, d'énergie éolienne, de bagasse ou de biomasse.

Le Zimbabwe bénéficie d'un rayonnement solaire moyen de 20 MJ par mètre carré par jour et de 3 000 heures d'ensoleillement par an. Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de plus de 80 %, une forte utilisation des plates-formes de paiement mobile et une population très alphabétisée, le Zimbabwe présente une opportunité considérable pour la vente de produits solaires selon le principe PAYGO. Le programme de chauffage solaire de l'eau a un potentiel d'économie de 300 MW grâce à la modernisation des geysers électriques existants.

Les Eastern Highlands ont un climat humide avec des ruisseaux et des rivières pérennes qui coulent tout au long de l'année et les barrages d'irrigation à l'intérieur des terres ont un potentiel pour le développement de petites centrales hydroélectriques. Les projets IPP autorisés qui ne sont pas encore opérationnels ont le potentiel de générer 711 MW d'énergie renouvelable.

L'économie du Zimbabwe est essentiellement basée sur l'agriculture et la majeure partie de la population vivant de la terre, l'irrigation solaire est essentielle pour atténuer le changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Parmi les raisons pour lesquelles les projets ne décollent pas au Zimbabwe, on peut citer l'absence de financement approprié pour le développement des projets, le manque de prêts à long terme et d'investissements en fonds propres à des prix appropriés, ainsi que le manque de compétences pour produire des projets bancables. Le lancement par l'AECF du programme REACT SSA (Renewable Energy and Adaptation and Climate Technologies program sub-Saharan Africa), doté de 6,5 millions de dollars, améliorera les moyens de subsistance des communautés zimbabwéennes grâce à l'implication du secteur privé, qui viendra compléter les efforts du gouvernement.

REACT SSA présente une plateforme de financement catalytique pour :
- Les IPP qui ont obtenu des licences et sont toujours opérationnels
- Les projets d'énergie pour la cuisine - c'est un domaine qui est souvent laissé de côté et la fourniture d'un financement approprié pourrait être la solution parfaite
- L'accès à l'éclairage, au chargement de téléphone, au divertissement, à la réfrigération et à l'énergie pour une utilisation productive
- L'accès à d'autres bailleurs de fonds / sources de financement
- La mise en œuvre de projets d'énergie éolienne, de bagasse et de biomasse

La composante d'assistance technique du financement de l'AECF permet de renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises et de jeter les bases d'une croissance commerciale durable.

*Isaiah Dambudzo Nyakusendwa, blogueur invité, est président de l'Association des énergies renouvelables du Zimbabwe (REAZ).

Les entreprises zimbabwéennes à la recherche d'un financement dans le secteur des énergies renouvelables peuvent participer au concours REACT SSA.