Il ne fait aucun doute que le changement climatique entravera les objectifs de l'humanité en matière de réduction de la pauvreté. Des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes ont réduit à néant les gains durement acquis dans la réduction de la pauvreté systémique, et il existe un risque réel que, si rien n'est fait d'urgence, notre nouveau climat renforce les pièges de la pauvreté existants.
Les dirigeants du monde entier se sont récemment réunis à Glasgow à l'occasion de la 26e conférence des Nations unies sur le changement climatique, plus connue sous le nom de COP 26, au cours de laquelle 90 % de l'économie mondiale s'est engagée à ne pas émettre de gaz à effet de serre. Cependant, l'atténuation des effets du changement climatique et les efforts visant à transformer les économies en développement en nations résilientes et à faibles émissions de carbone restent faibles. En outre, les engagements en faveur du financement de la lutte contre le changement climatique restent inférieurs à l'objectif fixé de 100 milliards de dollars d'ici à 2020. Après la COP26, il est clair que nous sommes loin d'atteindre les objectifs mondiaux.
Toute forme de changement climatique sera catastrophique pour l'Afrique. Bien que le continent soit l'un des plus faibles contributeurs au changement climatique, émettant moins de 3 % des gaz à effet de serre historiques de la planète, on s'attend à ce que les effets néfastes du climat freinent la croissance économique de 15 %. Cela réduira la propension des nations africaines à réduire la pauvreté. Les projections actuelles indiquent que d'ici 2030, les impacts climatiques négatifs contribueront à ce que l'Afrique accueille 90 % des personnes les plus pauvres du monde.
À l'AECF, nous constatons directement l'impact de l'inaction mondiale dans la lutte contre le changement climatique. Les phénomènes météorologiques extrêmes empiètent de plus en plus sur nos efforts visant à améliorer les moyens de subsistance des communautés rurales et marginalisées. Nombre de nos investissements sont confrontés à des sécheresses, des inondations et des événements catastrophiques si fréquents que leur viabilité est fortement compromise. C'est pourquoi l'AECF s'efforce d'aider l'Afrique subsaharienne à créer des entreprises résilientes capables de résister aux chocs de plus en plus fréquents induits par le changement climatique.
À ce jour, l'AECF a mobilisé plus de 166 millions de dollars pour aider les entreprises subsahariennes à relever les nouveaux défis liés au changement climatique. Nous sommes fiers de nos programmes, tels que nos investissements dans l'agro-industrie qui, par exemple, équipent les agriculteurs africains de variétés de semences plus résistantes au climat. Quant à nos investissements dans les énergies renouvelables, ils visent à soutenir la commercialisation d'innovations locales en matière d'énergie propre pour une utilisation productive et une cuisson propre. En outre, compte tenu du fait que les impacts du changement climatique ne sont pas neutres du point de vue du genre, l'AECF a délibérément pris des mesures pour promouvoir la prise en compte des femmes dans sa programmation. Nous cherchons à créer des emplois verts durables, en nous concentrant sur l'impact du changement climatique sur les femmes, tout en encadrant, en formant et en équipant une génération de femmes leaders pour qu'elles puissent pérenniser leurs entreprises.
Bien que nous ne soyons jamais restés en marge de la lutte contre le changement climatique, l'AECF reconnaît que nous pouvons faire plus. Pour aller de l'avant, nous allons renforcer et stimuler nos efforts dans la lutte contre le changement climatique pour toutes les communautés à travers l'Afrique. Nous allons élargir notre portefeuille de financement climatique pour soutenir les entreprises vertes, travailler à l'intégration des garanties environnementales et sociales, et intensifier la création d'emplois verts pour les plus vulnérables en Afrique.
Le changement climatique est le défi le plus important pour l'Afrique au cours de ce siècle. Nous devons aider l'Afrique à relever ce défi, en garantissant un secteur privé résilient et un avenir prospère.