Une raison de sourire pour les communautés rurales africaines

Dans une région où 510 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité et n'auront probablement pas accès au réseau dans un avenir prévisible, l'AECF et l'Agence suédoise de développement international (ASDI) sont déterminées à permettre un meilleur accès à l'énergie propre. Les tendances actuelles en matière de production d'électricité ne permettant pas de répondre à la demande des zones rurales et urbaines en Afrique, il est évident que la population privée d'électricité augmentera régulièrement jusqu'en 2025 au moins. Le coût élevé de l'extension du réseau aux zones reculées du continent ne fait qu'aggraver la situation.

Chaque année, les ménages et les petites entreprises africaines dépensent plus de 17 milliards de dollars pour s'éclairer, principalement avec du kérosène. De nombreux ménages consacrent jusqu'à 30 % de leur revenu disponible à l'achat de combustible. Cette technologie est inefficace et coûteuse, fournit une lumière limitée et de mauvaise qualité, et expose les utilisateurs à des risques sanitaires et d'incendie.

Le bois et le charbon de bois représentent environ 90 % de l'approvisionnement en énergie primaire en Afrique subsaharienne (ASS), ce qui pose des problèmes en termes d'environnement et de moyens de subsistance. En effet, près de 4 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année, ce qui contribue à la dégradation des bassins hydrographiques et à l'érosion des sols. En outre, les émissions des ménages dues à la combustion non durable de la biomasse en Afrique sont cinq fois supérieures à celles des combustibles fossiles.

L'énergie est une contrainte contraignante pour la croissance dans de nombreux pays africains, en particulier dans les zones rurales. Le financement REACT SSA (Renewable Energy, Adaptation and Climate Change Technology sub-Saharan African) de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), évalué à 400 millions de couronnes suédoises (environ 48 millions de dollars américains), est un programme quinquennal de soutien au secteur des énergies renouvelables en Afrique qui sera mis en œuvre au Burkina Faso, en Éthiopie, au Kenya, au Liberia, au Mali, au Mozambique et au Zimbabwe. Le fonds est complété par une forte composante régionale destinée à soutenir l'assistance technique et les activités d'apprentissage dans les sept pays.

En plus du portefeuille existant d'entreprises d'énergie renouvelable financées par l'AECF, le programme soutiendra plus de 50 entreprises du secteur privé pour qu'elles atteignent le marché avec divers produits d'énergie hors réseau et des solutions de cuisson propres pour les familles rurales pauvres. Le programme cible les technologies d'énergie renouvelable évolutives dans les domaines de l'hydroélectricité, de l'énergie solaire, de la biomasse et de la production d'énergie éolienne.

Bien que le secteur privé ait réussi à développer des modèles d'entreprise et des technologies pour résoudre ces problèmes, il est toujours confronté à des risques élevés et à des défaillances du marché qui limitent l'innovation et ralentissent l'expansion de modèles d'entreprise et de technologies éprouvés. L'innovation visant à améliorer l'accès au marché pour les pauvres en Afrique subsaharienne est entravée par un large éventail de défis, parmi lesquels : un climat d'investissement médiocre, un manque de pression concurrentielle sur les entreprises pour qu'elles innovent ; des défaillances du marché omniprésentes et un manque d'informations sur les besoins des pauvres ; et l'incertitude quant aux rendements commerciaux de l'innovation en faveur des pauvres. L'AECF et l'ASDI travailleront avec des entreprises du secteur privé pour améliorer les systèmes de marché et faciliter l'échange de produits d'énergie renouvelable de qualité dans les zones rurales des pays ciblés. Le soutien financier et technique apporté par un intermédiaire crédible comme l'AECF aux idées commerciales novatrices contribue largement à compenser le risque commercial associé aux marchés ruraux.

Dans l'ensemble, le financement REACT SSA devrait stimuler des avantages ayant un impact sur plus de 300 000 ménages au Burkina Faso, en Éthiopie, au Kenya, au Liberia, au Mali, au Mozambique et au Zimbabwe. Tous les concours de financement spécifiques aux pays devraient commencer en juin 2018.